

Le film-documentaire

EN NOVEMBRE 1934, UN JEUNE AVENTURIER DE 20 ANS nommé Everett Ruess disparaît sans laisser de traces dans un désert du Sud de l’Utah, non loin du fleuve Colorado et des territoires navajos de Monument Valley. Qu’a-t-il pu lui arriver ? Meurtre, accident, choix délibéré de disparaître à jamais ?
Né en 1914 à Los Angeles, Ruess était un artiste prometteur, illustrateur, poète, en même temps qu’un jeune explorateur téméraire, obsessivement attiré par la nature la plus sauvage et radicale. A ce jour, sa disparition reste un mystère, personne n’ayant jamais pu l’expliquer. Mais ses récits de voyages et l’abondante correspondance entretenue avec sa famille permettent de rendre compte avec précision de sa courte et flamboyante existence, et de vagabonder, avec lui, dans les marges et la poussière de l’Amérique des années 1930.
Ce film-documentaire part sur les traces de ce personnage hors-normes en refaisant la route et en allant à la rencontre de celles et ceux qui se sont passionnés pour le « mystère Ruess » en Utah et en Arizona.
5 septembre 1909 — Naissance de Waldo Ruess, frère aîné d’Everett.
28 mars 1914 — Naissance d'Everett Ruess à Oakland, Californie.
1923-24 — Premiers voyages avec sa mère Stella, et premiers contacts avec « the wilderness » - au Grand Canyon et à Yosemite.
1927 — Everett installe une petite vitrine de "musée personnel" dans sa chambre : des timbres, des pièces de monnaie, des perles, des coquillages, des papillons, et une vingtaine de têtes de flèches indiennes.
1929 — À 15 ans, Everett annonce à ses parents qu'il a pour ambition de devenir artiste ou écrivain.
1930 — Premier voyage en solitaire, sur la côté californienne — Big Sur, Point Lobos, Carmel, puis Yosemite.
Mars 1931 à Décembre 1931 — Second périple : désert de Mojave, Needles, Kayenta, El Capitan, Oljato, Monument Valley, Chinle, Canyon de Chelly, Canyon del Muerto, Walpi, Ganado, Flagstaff, Grand Canyon, Zion Canyon, Superior, Roosevelt.
1932 — Jeux Olympiques d'été à Los Angeles. La mère d'Everett, Stella Knight Ruess, participe à la parade et aux danses de la cérémonie d'ouverture au LA Memorial Coliseum.
Avril 1932 — Everett repart en voyage, cette fois accompagné de deux camarades, Clark Tyler et Bill Jacobs. En mai, les trois garçons se disputeront et Everett poursuivra seul.
De mai à l'automne 1932 — Tonto Basin, Holbrook, Zeniff, Ganado, Chinle, Lakachukai Mountains, Shiprock, Mesa Verde, Gallup, Grand Canyon, Kingman, Needles, Mojave.
Juillet 1932 — dans ses lettres, Everett confie traverser un assez long épisode dépressif. Il dit aussi ne pas pouvoir s'imaginer revenir vivre en ville.
1933 — La crise économique bat son plein dans le pays. Le taux de chômage atteint 30 % nationalement, mais peut monter jusqu'à 50 % dans certaines villes.
Printemps 1933 — Son père ayant beaucoup insisté, Everett Ruess suit des cours pendant quelques mois à l'Université de UCLA, mais il s'y ennuiera rapidement.
27 mai 1933 — Waldo accompagne Everett en voiture jusqu'à Sequoia National Park (Californie). En solo, Everett file vers Yosemite et King's Canyon. Puis il ira à Sacramento et Oakland, avant de s’installer à San Francisco pour cinq mois, dans une pension de famille au 2048, Polk Street.
Octobre 1933 à février 1934 — Everett réside à San Francisco (qu'il dit préférer à Los Angeles) et s'immerge dans le milieu culturel - fréquentation de l’Opéra et des galeries de peinture, concerts de musique classique, rencontre et amitié avec Dorothea Lange et son mari le peintre Maynard Dixon.
Fin 1933 — Ses parents lui rendent visite à San Francisco pour quelques jours. La photographe Dorothea Lange réalise les seuls portraits existant d’Everett Ruess en studio.
26 février 1934 — Everett quitte San Francisco et repart en direction de Los Angeles. Mais il ne souhaite pas y rester, préparant déjà son prochain périple.
12 avril 1934 — Il repart vers Kayenta. C'est son frère Waldo qui l'emmène en voiture. Quand ils se séparent à Kayenta deux jours plus tard, c'est la dernière fois qu'un membre de la famille Ruess se trouve en présence d’Everett.
Mai à novembre 1934 — Dinnechotso, Chinle, Canyon de Chelly, Lakachukai Mountains, Oljato, Monument Valley, Rainbow Bridge National Monument, Kayenta, Black Mesa, Hotevilla, Grand Canyon, Kanab, Bryce Canyon, Tropic, Widstoe, Escalante, Hole-in-the-rock.
11 novembre 1934 — Everett va voir le film Death takes a holiday au cinéma et offre la séance à deux jeunes garçons du village. C'est sa dernière activité connue à Escalante.
12 novembre 1934 — Il s'enfonce vers le Sud en empruntant le légendaire sentier de Hole-in-the-rock, rendu célèbre par un convoi de pionniers mormons en 1879-80.
14 ou 15 novembre 1934 — Ruess partage un repas au coin du feu avec deux gardiens de moutons, les frères Alvey, qui lui font remarquer qu'il semble mal équipé pour un séjour dans ce secteur aride en automne et hiver. Ruess leur dit qu'il souhaite poursuivre plus au Sud, au delà du fleuve Colorado. A partir de ce jour, plus personne ne le verra.
Février 1935 — Les lettres envoyées à Everett par sa mère n'ayant pas été distribuées, ses parents donnent l'alerte.
3 mars 1935 — Des hommes à cheval partent à la recherche d'Everett. Le groupe est mené par H. Jennings Allen, un résident d'Escalante.
15 mars 1935 — Fin des recherches dans le secteur de Hole-in-the-rock. A Davis Gulch, les hommes à cheval ont retrouvé les deux mules d'Everett dans une prairie au bord de la rivière Escalante, dans une sorte d'enclos.
30 mai 1935 — Départ d'une deuxième expédition de recherches, soutenue financièrement par le "Club of Southern Utah". Les 2 et 8 juin, ils découvrent deux signes inscrits dans la roche, Nemo 34. Le 9 juin, ils abandonnent les recherches.
21 juin 1935 — Christopher et Stella Ruess arrivent dans le sud de l'Utah pour un court séjour. Ils souhaitent rencontrer ceux qui ont connu et apprécié leur fils. Au cours de ce voyage que Stella qualifie de "pèlerinage", ils vont à Tropic, Escalante, Bryce Canyon et enfin sur les hauteurs de Zion Park, où Stella pleure beaucoup.
1935—1936 — Pendant de longs mois, l'escroc "captain Neal Johnson" demande des sommes d'argent de plus en plus importantes à Christopher et Stella Ruess pour mener des recherches.
Été 1936 — La photographe Dorothea Lange séjourne à Escalante et y réalise des photos dans le cadre de son travail documentaire pour la FSA (Farm Security Administration). Elle ne sait pas qu’Everett est porté disparu depuis plus d’un an.
1954 — Décès de Christopher Ruess, le père d’Everett.
1961 — Pour les besoins de son testament, Stella Knight Ruess se résigne à faire enregistrer officiellement le décès de son fils Everett, vingt-sept ans après sa disparition.
1963 — Inauguration du Lac Powell, immense réserve d’eau artificielle créée en engloutissant les somptueux paysages de Glen Canyon.
1964 — Décès de Stella Knight Ruess, la mère d’Everett.
2007 — Décès de Waldo Ruess, le frère aîné d’Everett. Ses enfants décident de léguer les archives de la famille à la Marriott Library de Salt Lake City, Utah.
2009 — Enquête et analyses ADN sur des ossements retrouvés dans le secteur de Comb Ridge, non loin de Bluff : il ne s'agit pas de restes d'Everett Ruess, mais de ceux d'un indien navajo, Joe Santistevan.
2011 — Publication du très solide et documenté livre de Philip L Fradkin, Everett Ruess: His Short Life, Mysterious Death and Astonishing Afterlife (University of California Press). Le meilleur ouvrage consacré à Ruess.
Un film d’Emmanuel Tellier
Image et son Antoine Pierlot
Tournage aux Etats-Unis avec David Murrell
Illustrations Valentin Gallet
Graphisme Pascal Blua - MouseDesign
Montage Antoine Pierlot
Mixage audio Rémi Berger
Narrateur Emmanuel Tellier
Site Internet David Devillard - CAUM
Musique Emmanuel Tellier
Bande originale enregistrée par Remi Berger
Album La Disparition d’Everett Ruess - voyage dans l’Amérique des ombres disponible en CD, vinyle et numérique chez DecemberSquare/DifferAnt.
→ Pour acheter l'album.
Voix additionnelle sur Not coming home, My body, you will never find, Cathedral of tears et Stella, alone with the sky : Cassandre Berger
Guitare acoustique par Olivier Libaux
Poème d’Everett Ruess lu par Jayne Morley
© selon les titres : Cassidy Arch Music (E. Tellier / E. Tellier) et Elap Music (E. Tellier / E. Tellier, S. Léger, E. Dutin, F. Tessier).

Ce film-documentaire n’aurait pas pu voir le jour sans l’accord et l’aide précieuse du service des Archives de l’Université d’Utah. Remerciements éternels à Elizabeth Rogers et aux équipes du département "Special Collections". © Ruess Family Papers, by permission - Special collections department, J. Willard Marriott Library, the University of Utah, Salt Lake City. Les documents et photographies utilisés dans le film sont libres de droits (photographies d’Edward Curtis ; photographies de Dorothea Lange réalisées dans le cadre de son travail pour la Farm Security Administration ; images de Harry Reed, de la Herbert E. Gregory Collection, etc) ou copyrightés - avec autorisation pour usage pédagogique.
Photographies de Ruess par Dorothea Lange : picture by Dorothea Lange, Untitled (Portrait of Everett Ruess), 1933. Photonegative, 4 x 3 in. © The Dorothea Lange Collection, the Oakland Museum of California. Gift of Paul S. Taylor. http://collections.museumca.org/.
Ce film-documentaire a reçu le soutien du CNC, Centre National du Cinéma et de l’image animée (aide à l’écriture).
Avec La Disparition d’Everett Ruess - voyage dans l’Amérique des ombres, Emmanuel Tellier signe sa première réalisation dans le genre cinéma-documentaire, mais l'exercice du long récit ne lui est pas étranger puisqu'il est reporter pour l'hebdomadaire culturel français Télérama. Il a notamment voyagé dans un nombre de territoires américains très divers, de la Californie aux Appalaches, des plaines du Dakota du Nord aux Grands Lacs.
Avant son entrée à Télérama en 2001, Emmanuel Tellier écrivait principalement sur le rock : membre de l'équipe « dite-historique » des Inrockuptibles depuis 1988, il a réalisé des centaines d’articles et interviews pour la revue bimestrielle devenue mensuelle puis hebdomadaire. Sur le versant nord-américain, ses rencontres avec Johnny Cash, Neil Young, REM, Nirvana, Iggy Pop, Patti Smith, Steely Dan - ou plus récemment Feist et Sufjan Stevens - comme ses entretiens avec des écrivains tels que Jérome Charyn, Paul Auster ou Joseph O’Neill, lui ont permis de nourrir une connaissance étoffée et intime de ce pays à la fois fascinant et effrayant.
En parallèle à son parcours journalistique, Emmanuel a toujours écrit et enregistré des chansons : à Chelsea et Melville avait succédé le groupe 49 Swimming Pools (quatre albums entre 2009 et 2017). Au sein de ses différentes formations, le musicien a enregistré un total de dix albums en studio et écrit près de 200 chansons.
La musique et bande-originale de La Disparition d’Everett Ruess - voyage dans l’Amérique des ombres, enregistrée lors de sessions en Bourgogne et à Paris, est donc son onzième album studio. Le disque paraîtra en mars 2019 chez December Square/DifferAnt.
A very warm thank you to : Ken Sanders, Liz Rogers, Ken Sleight, Robert McPherson, Jody Plant, Cat Bigney - and also Mary Beckerle and David Murrell.
Merci à Vicky Varela, Diane Wilson, Jane Sleight, Clarke Abbey et Patrick Cartwright, Lauren Wood (special thanks) et John Wood, Ben Levine (aka LB), Terry Tempest Williams, Barry Scholl, Rosalyn at MotherEarth (Oljato/Monument Valley), Steve Dissinger (BOSS) et Louis Borgenicht.
Merci à Nathalie, Juliette et Elliot Tellier.
Ainsi qu’à Pascal Blua, Samuel Léger, Evelyne Laquit, José-Manuel Gonçalvès et toute l’équipe du CentQuatreParis. Merci à Jayne Morley et Alan Fairbairn, Nora Bouazzouni, Marta Ponsa et le Musée du Jeu de Paume, Pierre Palmieri et DecemberSquare, Olivier Libaux, Marilyne Martin, David Devillard, Frank Annese, Eric Karnbauer, Christophe Abric, Pierre Lemarchand, Louis Teyssedou, Loïc Bérenguier, Jean-Charles Dufeu, Matthieu Dufour et Christophe Corneau. Merci à Valérie Sécheret, Philippe Chalumeau, Rémi Berger et Cassandre Berger, ainsi qu’à Jacques Fedou et Laurent Borderieux. Remerciements particuliers à Olivier Barthez (Duxin Com) et Terre d’Escales.

Cyril Audras, Virginie Barranger, Romain Bassenne, Céline Berlan-Bigou, Loïc Bérenguier, Renaud Besnard, Frédéric Bini, Marie Hélène Blanchet, Akim Bousbia, Catherine Brac, Vincent Brac, Alexis Braud, Vincent Briffaut, Patrice Cannes, Cathimimi, Valérie et Philippe Chalumeau, Natacha Chantoiseau, Charlilly, Bruno Cochard, Stéphane Constant, Christophe Corneau, Chris Cornec, Joel Dagorn, Didier Duclos, Eric Dufaure, Matthieu Dufour, Danièle Esparre, Daniel Findikian, Olivier Gelbart, Valérian Greiner, Rudy Hanot, Xavier Hup, Guillaume Janin, Céline Joulin, Emmanuelle Kaufmann, « Ko roll », Dominique Landois, Patrice Lecot, Fabrice Legloahec, Pierre Lemarchand, Marc Lenoir, Thomas Lincker, Philippe Livet, Gwenael Loheac, «Mailleky», Gilles Meursault, Emmanuel Mitry, Yann Monerie, Xavier Monjanel, Jean-Luc Muraro, Christine et Aldo Nonis, Catherine Padilla, Sandrine Pleuvry, Patrick Ratte, Gilles Roger, Guillaume Sautereau, Julien Sauvageot, John Steed, Laurent Toquet, « Xavierco », Xavier Urbain, Peter Milton Walsh, Catherine Watine, Micky Willis. Merci à tous.
