CONTRAIREMENT À UNE IDÉE REÇUE, il n’est pas rare, pour les jeunes filles et garçons grandissant dans l’Amérique des années 1920, de ressentir un mélange de curiosité et de conscience compassionnelle pour le destin des peuples amérindiens. Everett Ruess fait partie de ces enfants d’Amérique conscients que cette terre désormais partagée (de force !) a appartenu à des populations autochtones pendant des siècles. Très jeune, il se passionne pour les récits consacrées aux Apaches, aux Sioux, aux Navajos.
Il aime particulièrement les livres et collections de photos signées Edward Curtis, et les toiles et dessins du peintre-aventurier Maynard Dixon. Lors de ses différents périples en Utah et Arizona, Ruess cherchera en permanence à approcher les Navajos, les Hopis et les Utes, et il deviendra ami avec certains d’entre eux grace aux rudiments de vocabulaire et de grammaire que lui ont transmis différents « traders ».